GIANNI SCHNEIDER
Entre memoire et utopie
(ou espérer l'impossible au théâtre, est-ce possible?)
Né dans l'opposition des caractères de ses parents. De mère italienne d'un milieu ouvrier et d'un père allemand bourgeois, Gianni Scneider vit à Lausanne en Suisse. Il a acquis depuis sa tendre enfance, une sorte d'instabilité chronique de ceux qui ne peuvent choisir entre raison (cartésienne réfléchie allemande) et pulsion (spontanéité et générosité), de coeur italienne. Entre authenticité et superficialité, entre amour et haine, etc. C'est pourquoi il nous dit que légitimement: le théâtre est sa famille!
Vibrant de sincérité malgré parfois ses airs trompeurs de légéreté, il ne faut pas trop le contrarier.
Il est têtu, tenace, engagé et passionné. On le dirait même en apparence paradoxal: nourri d'orgueil mais tout entier disponible et d'une qualité d'écoute importante, à la rencontre de Gianni Schneider n'est pas d'une seule pièce. Sa richesse c'est ce mélange détonnant d'altruisme et d'indépendance, à la fois très rebelle. et en même temps, les pieds sur terre. C'est-à-dire extrêmement lucide. Il nous dit qu'il s'intéresse plus à l'homme ou à la femme engagé(e) en tant que citoyen(ne) que leur fonction lucrative dans la société, et dit "au théâtre j'essaie avec les oeuvres choisies de les mettre en scène et j'exige que ceux qui font le spectacle prennent résolument position, non seulement au niveau de la réflexion, mais aussi à celui de l'émotion et de la sensibilité. C'est pour moi un travail, à la fois collectif et personnel,radical au sens propre du mot. Il faut saisir les choses à la racine! Si le théâtre a métamorphosé sa vie, c'est parce qu'il y a trouvé des moyens d'expression nécessaires, indispensables pour participer et ainsi s'engager poétiquement et politiquement. Il faut essayer de changer le monde car celui-ci en a bien besoin. Et que parallèlement ces moyens lui ont permis de s'épanouir, de se confronter aux autres. Signe d'ouverture, de volonté de dialogue, et de crier au monde le manque d'amour et de justice sociale sur terre.
Et puis Gianni Schneider conclut en disant: « Fondamentalement si on fait du théâtre c'est parce que l'on a quelque chose à dire. Il suffit de savoir quoi! Après il faut réfléchir sur le pourquoi, comment le dire et à qui surtout, voilà tout!»
Dieter Welke - Dramaturge
Théâter d'Erlangen - Allemagne